Quelle était la situation avant les travaux de restauration de 2017.
Au fil du temps l’état de la chapelle s’est considérablement détérioré tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. A l’extérieur les contreforts se détachent des murs montrant de grosses fissures visibles jusqu’à l’intérieur et deviennent dangereux pour les passants. La toiture donne de sérieux signes de fatigue. A l’intérieur les planches complètement vermoulues qui constituent la voûte se désolidarisent et s’écartent de plus en plus. L’humidité a pénétré les murs dont le crépi se détache par petites plaques au moindre choc. L’installation électrique nécessite des travaux importants pour la mise aux normes.
Toinette Le Vu le 4 octobre 2016
Les grosses fissures
Lorsque le crépi des murs a été retiré, on a pu voir que les fissures (qui s’étaient constamment élargies depuis la pose des premiers témoins plâtre en 2013) résultaient du basculement de l’ensemble du mur-pignon et de ses contreforts vers l’OUEST du bâtiment.
En même temps on a constaté le dévers de la charpente vers l’EST, avec dé-scellement des extrémités des pannes faîtière et sous-faîtière.
Il y avait donc bien risque d’effondrement à terme si rien n’avait été fait.
Il est bien sûr impossible de savoir si le basculement provient d’un mur pignon trop lourd ou de fondations insuffisantes. Dans tous les cas, on pense que le basculement du pignon OUEST a été rendu possible par l’absence de harpage (disposition des pierres en superposition alternée) aux angles Sud-Ouest et Nord-Ouest de la construction .
La restauration va donc consister à reconstruire entièrement les contreforts, avec un double chaînage en granit, côté mur pignon et côté mur longitudinal. De cette façon le mur pignon et les murs latéraux seront solidaires, ce qui, ajouté à la réfection et au bétonnage des assises des contreforts, devrait désormais empêcher le mouvement de dévers.
La charpente
« Une sacrée découverte ! » avait titré Gabriel Simon du Télégramme le 26 novembre 2016 quand la charpente en chêne était apparue après la dépose du lambris de voûte.
Florence DEVERNAY, architecte du patrimoine a donc fait procéder à la datation des bois de charpente, ce qui a entraîné un retard de trois mois pour le chantier, mais une meilleure connaissance de l’histoire de la chapelle. Ci-dessous les conclusions de l’excellent travail de Corentin OLIVIER :
La charpente est datée par dendrochronologie de 1641-1644 sans aucun réemploi.
La charpente de la nef déverse en partie haute vers le chœur. Le pignon ouest déverse dans le sens opposé. Ceci s’explique essentiellement par l’absence de chaînage du pignon après sa reconstruction (le pignon actuel serait une reconstruction du XVII-XIX°siècle). La pièce de bois de la première moitié du XX°siècle, qui est actuellement placée de biais sous le faîtage pour rejoindre le pignon n’est pas la cause de son basculement. En effet celle-ci a été installée alors que le devers du pignon et de la charpente avaient déjà été causés.
La charpente du chœur et du transept paraît en bon état général. Elle est entièrement en châtaignier ce qui est rare y compris pour le XIX°siècle. Celle-ci a été mise en œuvre pour recevoir une voûte lambrissée, ce qui n’est pas le cas de la charpente en chêne de la nef à l’origine.
La voûte lambrissée
La voûte lambrissée est donc relativement récente : ce serait un ajout de la première moitié du XIXème siècle.
Pour la restauration de la chapelle, la question s’est donc posée de ne pas reconstruire la voûte lambrissée, d’autant que l’option « charpente apparente » coûtait bien moins cher. Mais « …si l’option « charpente apparente » était retenue :
- l’aspect et l’ambiance de la nef et de l’abside seraient profondément modifiés, en faisant disparaître un ensemble apprécié des fidèles depuis des années, et par ailleurs symbolique : les étoiles sur fond bleu sont depuis toujours attachées à la représentation de la Vierge, à qui la chapelle est consacrée,
- remarquons que, sur le plan visuel, le Christ en Croix et le Saint Esprit se retrouveraient noyés dans l’enchevêtrement des bois de charpente, et leur implantation serait à repenser,
- l’acoustique serait dégradée,
- l’isolation thermique du toit par l’effet des lambris disparaîtrait, et s’aggraverait d’un volume à réchauffer plus grand,
- une charpente nue doit être nettoyée, ce qui nécessiterait l’intervention d’entreprises extérieures, avec déménagement/protection des équipements, élévation d’échaffaudages. »
(lettre de l’Association à la Mairie le 2 janvier 2017)
La mairie a donc décidé de reconstruire la voûte lambrissée.
Les remontées d’humidité
Elles provoquent depuis des années la dégradation des peintures et le développement de moisissures, principalement sur les murs Nord.
L’installation électrique
La chapelle est alimentée par une ligne aérienne traversant la route de Penmern, et aboutissant via le pignon ouest à un tableau électrique sommaire à mi-hauteur du mur, derrière l’armoire.
Il n’y a nulle part d’éclairage de secours.